footballComment l’Olympico a tourné à la comédie burlesque en trois actes pour l’OL

OL-OM : Comment l’Olympico a-t-il tourné à la comédie burlesque « indescriptible » en trois actes pour Lyon ?

footballPar séquences à la hauteur de son choc contre l’OM dimanche, l’Olympique Lyonnais s’est finalement écroulé (1-2) après trois actions assez inimaginables, dont un but contre son camp gaguesque de Malo Gusto dans le temps additionnel de la rencontre
La joie de Jonathan Clauss contraste avec la détresse de Castello Lukeba, impuissant sur le but contre son camp inscrit par Malo Gusto dans le temps additionnel du choc OL-OM dimanche (1-2).
La joie de Jonathan Clauss contraste avec la détresse de Castello Lukeba, impuissant sur le but contre son camp inscrit par Malo Gusto dans le temps additionnel du choc OL-OM dimanche (1-2).  - Laurent Cipriani/AP/SIPA / SIPA
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • Pour la première fois depuis novembre 2007, l’Olympique Lyonnais s’est incliné à domicile en Ligue 1 contre son rival marseillais, dimanche au Parc OL (1-2).
  • Les joueurs de Laurent Blanc sont notamment passés au travers sur trois actions a priori anodines.
  • Les supporteurs lyonnais ne sont ainsi pas près d’oublier le « coup de billard » final Lepenant-Diomande-Gusto, conclu par un but contre son camp du nouveau défenseur de Chelsea.

Au Parc OL,

S’il y a bien une désillusion contre laquelle même les plus pessimistes supporteurs de l’Olympique Lyonnais pensaient être immunisés, cette saison encore, c’était celle-ci. Pourtant, pour la première fois depuis la saison 2007-2008, le statut de bête noire de l’OM, particulièrement à Gerland puis au Parc OL, vient de voler en éclats dimanche. Les hommes de Laurent Blanc ont en effet perdu leur premier Olympico à domicile (1-2) depuis plus de quinze ans, et ce après avoir déjà perdu le match aller (1-0). Tant qu’à faire, ceux-ci ont été malheureux/ridicules (c’est selon) comme jamais sur trois faits de jeu insolites que 20 Minutes vous décrypte, avec captures d’écran et réactions à l’appui.


  • 44e minute de jeu, coup franc en faveur de Diomande

Passé maître dans l’art de se mettre en danger à la suite de corners… en sa faveur depuis plusieurs saisons, l’OL a brillamment varié les plaisirs dimanche en adaptant cette tactique aux coups francs anodins obtenus près de la ligne médiane. A une minute de la mi-temps, tous les signes penchent pour un score assez logique de 0-0 à la pause, lorsque Sinaly Diomande, à environ 45 m des buts de Pau Lopez, veut transmettre le ballon dans les pieds d’Alexandre Lacazette. Léger souci : son capitaine a de son côté déclenché un appel en profondeur.


Croyez-le ou non, très exactement sept secondes après cette passe manquée de Sinaly Diomande sur coup franc, Alexis Sanchez va se présenter seul devant Anthony Lopes.
Croyez-le ou non, très exactement sept secondes après cette passe manquée de Sinaly Diomande sur coup franc, Alexis Sanchez va se présenter seul devant Anthony Lopes. - Capture d'écran de la chaîne LFP sur YouTube

Samuel Gigot réalise l’interception la plus tranquille de sa carrière et sert aussitôt Jonathan Clauss, dont l’ouverture parfaite pour Alexis Sanchez foudroie la défense lyonnaise. « Quand il ne reste qu’une minute de jeu, ce n’est pas possible de perdre un ballon aussi facilement que ça », enrage Dejan Lovren, qui n’a pas vraiment tout fait pour rattraper la boulette de Diomande. L’international croate couvre Alexis Sanchez au départ de cette contre-attaque puis il arrête totalement sa « course » lorsque Anthony Lopes repousse la tentative du Chilien. Cengiz Under suit l’affaire et conclut dans le but vide (0-1, 44e). La soirée galère/burlesque des Lyonnais est officiellement lancée au Parc OL.

  • 86e minute de jeu, Gusto a la balle de match au point de penalty

On avait presque acté que le prêt de quatre mois à l’OL inclus dans la juteuse vente de Malo Gusto à (ces pigeons de) Chelsea, lors du dernier mercato hivernal, était un délire médiatique n’ayant jamais existé IRL. Sauf qu’à la 80e minute de jeu dimanche, le latéral aux nattes et au bandeau foule un terrain de football pour la première fois depuis le 8 février et une mystérieuse blessure aux ischios soignée en partie à Londres. Un money time d’Olympico pour retrouver du rythme donc ? « Je voulais assurer un peu ma défense sur le côté droit avec Malo, a plaidé Laurent Blanc au micro de Free Ligue 1. Et je suis désolé, il a la balle de match. »


Malo Gusto songeait-il déjà à la célébration de son premier but professionnel au moment de préparer sa reprise a priori cadeau du point de penalty ?
Malo Gusto songeait-il déjà à la célébration de son premier but professionnel au moment de préparer sa reprise a priori cadeau du point de penalty ? - Capture d'écran de la chaîne LFP sur YouTube

Ça, c’est indéniable : le déroutant Jeffinho, lui aussi entré en jeu à la 80e, régale dans la surface, fixe Leo Balerdi à sa guise, et décale le néo-Blue, archi seul au point de penalty et sur le point d’offrir à son club formateur la gagne, et une sixième place ex aequo à seulement trois points de la Ligue Europa Conférence. Mais là, l’effet pschitt est comparable à la tentative de Kylian Mbappé contre Manuel Neuer en finale de C1 à Lisbonne (oui oui, assumons notre comparaison). Malo Gusto (0 but en 58 matchs pros avec l’OL) signe un plat du pied (pas sécurité) d’une mollesse confondante, directement dans les gants d’un Pau Lopez tout heureux de l’offrande (1-1, 86e). Le deuxième effet Kiss Cool de la clim de Décines est alors en préparation.

  • 90e+2, Kaboré lâche un centre raté que reprennent trois Lyonnais, sauf que…

Il restait très exactement 21 secondes à jouer dans le temps additionnel de cet Olympico a priori sans vainqueur, lorsque Pau Lopez expédie sans conviction son six mètres dans le ciel décinois. Visiblement décidé à nous décortiquer sa soirée de la lose, Lolo White nous a confié en conférence de presse l’état d’esprit dans lequel il se trouvait alors.

« J’ai le quatrième arbitre à côté de moi et je lui demande combien de temps il reste à jouer. Il me répond trente secondes. Ce nul 1-1 était le résultat qui résumait à mon avis le match. Quand je vois que le gardien marseillais n’ose pas repartir de derrière pour ne pas prendre de risques, je me dis que la fin du match va être sifflée. On va certainement récupérer le ballon, vu que mes défenseurs sont supérieurs en taille aux attaquants de Marseille. Et je ne sais pas ce qu’on fait, on se gêne à deux, et non, on ne prend pas ce ballon, c’est comme ça… » »

A 40 m de leur but, Corentin Tolisso et Sinaly Diomande se gênent en effet alors qu’ils marquent à la retombée du dégagement de Pau Lopez le seul Alexis Sanchez (1,69 m, faut-il le rappeler). On voit Tolisso râler, sans doute car il ignore que c’est son partenaire qui l’a poussé en l’air. On assiste donc à la première passe involontaire et en arrière d’une longue série de bévues côté OL. Le ballon profite à Vitinha, qui laisse ensuite Alexis Sanchez s’en emparer. L’ancien attaquant de l’Inter décale sur la droite Issa Kaboré. Là, son centre très moyen conduit à une action quasiment digne du légendaire but contre son camp de Marçal au Parc des Princes en février 2020.


Huit Lyonnais contre quatre Marseillais, ça ne risque rien, n'est-ce pas ?
Huit Lyonnais contre quatre Marseillais, ça ne risque rien, n'est-ce pas ? - Capture d'écran de la chaîne LFP sur YouTube

Imaginez le sketch, alors qu’on compte pas moins de huit Lyonnais dans la surface, contre seulement quatre Marseillais : Johann Lepenant dévie du tibia ce qui devient une patate chaude pour Sinaly Diomande au deuxième poteau. Le défenseur ivoirien dévisse à son tour totalement son intervention, qui file sur genou du pauvre Malo Gusto (19 ans), auteur de son deuxième csc en Ligue 1 (1-2, 90e+2), après un Bordeaux-OL (2-2) la saison passée. Un dénouement surréaliste, puisque Jérôme Brisard siffle la fin de la rencontre dans la foulée. Alexandre Lacazette pointe un « manque de communication » sur cette action validée par « Le Foot en Folie ». « Elle fait mal celle-ci, poursuit le capitaine lyonnais. Prendre ce but comme ça à la fin, c’est rageant. »

« On n’est pas concentrés jusqu’à la fin, regrette Dejan Lovren. On a fait deux ou trois erreurs inacceptables, et on a donné ces buts dans les dernières minutes de chaque mi-temps. » Des cadeaux dont se sont parfaitement saisis les hommes d’Igor Tudor. « Est-ce que c’est tombé du ciel ? Est-ce que c’est le destin ? Des fois, on n’a pas de prise sur ce qu’il se passe dans un match de foot », glisse l’entraîneur croate de l’OM (de nouveau 2e de Ligue 1), comblé comme rarement par le scénario de ce succès déterminant dans la course à la Ligue des champions.


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En face, le discours de Laurent Blanc était évidemment tout autre : « C’est indescriptible, la déception qu’on peut avoir sur un match comme ça, quand on mérite de prendre un point. On n’a pas exactement fait tout ce qu’il fallait jusqu’à la dernière seconde et ça va nous trotter dans la tête. » On veut bien le croire, tant ce « coup de billard » (dixit Valentin Rongier) peut vous fracasser un sprint final. Alors qu’on ne saurait que trop vous conseiller de vous repasser le résumé vidéo de la rencontre ci-dessus, le mot de la fin est pour Dejan Lovren : « C’est la merde, hein ? ».

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