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OL-OM: Tudor euphorique, Longoria radieux... Comment les Marseillais ont célébré leur précieuse victoire à Lyon

L'OM a décroché une victoire très importante (et relativement rare) sur le terrain de l'OL dimanche soir en Ligue 1 (2-1). De quoi faire exulter les joueurs marseillais, mais aussi l'entraîneur Igor Tudor et le président Pablo Longoria. Coulisses.

Elle rapporte trois points, comme toutes les autres, mais pour les Marseillais, la performance réalisée dimanche soir face à l'OL au Groupama Stadium (2-1) est plus qu’une simple victoire. Parce qu'elle a été décrochée en terre lyonnaise (une première depuis 2007) et - même si elle est loin d'être imméritée sur l'ensemble du match - sur un scénario chanceux, avec un CSC de Malo Gusto tombé du ciel au bout du temps additionnel.

Cette fin de match a ainsi laissé place à des scènes de joie d’une rare intensité côté marseillais. "C’était une joie spontanée, a raconté le capitaine Valentin Rongier après le match. On ne s’enflamme pas, mais on est très content." "Le staff, les joueurs, on connaissait tous l’importance de ce match, donc cette victoire a forcément engendré beaucoup de bonheur", a confirmé le défenseur Jonathan Clauss. Igor Tudor est même devenu euphorique au moment du deuxième but marseillais. Le coach croate s’est mis à sauter, crier, danser, d’abord avec ses adjoints, puis avec ses troupes, prenant bien soin de rassembler tout le monde quitte à mettre quelques tapes sur la tête de ses joueurs ou à secouer Alexis Sanchez pour qu’il reste plus longtemps dans cette célébration collective. "Es un loco" ("C’est un fou"), a semble-t-il lâché l’attaquant chilien avec un grand sourire.

Longoria a célébré le deuxième but à sa manière, avec passion et sans retenue

Ce soulagement était visible jusque dans les coulisses du Groupama Stadium. Un poing rageur du directeur sportif David Friio envers quelques suiveurs marseillais, un grand sourire de Pablo Longoria à chacun de ses allers-retours entre le vestiaire et le bus des joueurs. Le président de l’OM vit les matchs à fond, c’est son tempérament, sa passion du foot.

Avant les rencontres, il n’est pas rare, d’ailleurs, qu’il prévienne les dirigeants adverses et s’excuse à l’avance en cas de joie ou de colère incontrôlée. Lorsque Strasbourg avait marqué deux buts en toute fin de match, mi-mars, au Vélodrome, pour égaliser, le président olympien en avait fait trembler toute sa loge présidentielle et certains témoins se sont longtemps demandés, vu les bruits, les cris et ses grands gestes, s’il n’y avait pas fait quelques dégâts. Cette fois, Longoria s’est levé, a crié, heureux de partager avec sa garde rapprochée cette émotion et cette victoire, si rare dans le Rhône. La petite bière, une tradition pour le dirigeant espagnol, avait encore plus de saveur, et elle permet aussi au boss olympien de faire baisser la tension d’un grand rendez-vous.

Tudor ému d’avoir remporté ce match devant sa famille

Un peu plus tard, au pied du bus de l’OM, le trio Pablo Longoria-Javier Ribalta-Igor Tudor est ensuite resté un long moment réuni, en train de savourer et de refaire le match, en italien. "Une grande victoire, une soirée magnifique", a lâché Tudor, toujours radieux. Plus tôt, le coach marseillais avait même balancé en tribunes son haut de survêtement et sa veste de l’OM. Igor Tudor a eu le bonheur de remporter ce match crucial devant sa famille. Ses parents, sa sœur, sa tante et son neveu étaient au Groupama Stadium (comme la famille de Vitinha, d’ailleurs) et ce succès avait donc pour le technicien croate une douceur particulière.

Loin des rivalités entre Lyonnais et Marseillais qui ont souvent ponctué certaines fins de matchs entre les deux clubs rivaux, l’après-match s’est d’ailleurs déroulé dans une ambiance très correcte, en coulisses. En tribunes, les supporters marseillais ont longtemps chanté et chambré, pendant qu’Anthony Lopes s’écharpait avec un supporter lyonnais qui avait eu des mots insultants à son encontre à la fin du match. Mais, près des vestiaires, l’heure était aux échanges cordiaux voire amicaux notamment entre Alexandre Lacazatte et ses anciens amis des Gunners, Sead Kolasinac et Mattéo Guendouzi. Les Marseillais ont désormais deux jours de repos. Tous sont conscients d’avoir fait un grand pas vers une place sur le podium avec désormais six points d’avance sur Monaco, quatrième.

Florent Germain