PLAN LUMIEREMalgré les craintes, Lyon « la ville lumière » continuera de briller

Lyon : Malgré les craintes, la « ville lumière » continuera de briller

PLAN LUMIERETrente-quatre ans après le premier « plan lumière », lancé par Michel Noir pour éclairer les monuments emblématiques de la ville de Lyon, le maire actuel Grégory Doucet a présenté le sien
Le troisième plan lumière n'éclairera pas davantage de monuments mais misera sur le renouvellement de ses installations (Illustration)
Le troisième plan lumière n'éclairera pas davantage de monuments mais misera sur le renouvellement de ses installations (Illustration) - C. Hardi / Pixabay / Pixabay
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Grégory Doucet, maire EELV de Lyon, a présenté le troisième « plan lumière » de la ville de Lyon.
  • C’est Michel Noir qui a lancé la première édition en 1989 dans le but de « sublimer la ville » en illuminant les bâtiments emblématiques de Lyon. Une idée ensuite reprise dans le monde entier.
  • Plus de trente ans après, les enjeux ne sont plus les mêmes. L’exécutif écologiste a pris alors deux ans de réflexion et de bilans de ces plans pour proposer sa version pour les quinze prochaines années, votée à l’unanimité lors du dernier conseil municipal.

Cet hiver, la ville de Lyon avait perdu de sa luminosité après la mise en place du plan de sobriété énergétique et l’expérimentation de l’extinction de l’éclairage public. Le maire EELV Grégory Doucet était alors très attendu sur la présentation de son « plan lumière », le troisième volet après celui de Gérard Collomb en 2004 et le premier, lancé en 1989 par Michel Noir qui a permis de « sublimer la ville » en illuminant les bâtiments emblématiques. Après deux ans de réflexion et de bilans de ces derniers, l’exécutif écologiste a finalement réussi son pari en obtenant l’unanimité auprès du conseil municipal.

« Qualité », « sobriété » et « citoyenneté » sont les maîtres-mots de cette troisième édition qui doit courir jusqu’en 2038. En résumé, l’objectif est de penser à « pourquoi, quand et avec quoi on éclaire », a repris Sylvain Godinot, adjoint au maire délégué à la transition écologique et au patrimoine.

Être « plus poétique » dans les éclairages

« Il faut faire mieux et sortir de cette optique de faire plus », a lancé l’élu lors de sa présentation à la presse mardi, rappelant que « l’essentiel des sites remarquable est déjà mis en lumière ». Au total, 370 bâtiments sont déjà éclairés. Quelques monuments seront tout de même « prochainement » allumés comme la chapelle de l’Hôtel-Dieu et des passages sous les voies ferrées.

« Ce qu’on va surtout faire, c’est retravailler les édifices iconiques de Lyon avec les nouvelles technologies et savoir-faire », appuie l’adjoint au maire. Certaines installations de mises en lumière étant « vétustes » vont alors « être retravaillées » comme certaines mairies d’arrondissements, le théâtre des Célestins, des églises ou encore des groupes scolaires.



Pour ce faire, le nouveau plan va « mieux doser » les éclairages. « Il faut prendre un pinceau plus fin pour appliquer les lumières là où il y en a besoin, image Thierry Marsick, directeur de l’éclairage urbain. Il faut être plus poétique qu’on ne l’est aujourd’hui. »

Dans ce souci artistique, la municipalité partagera un cahier de recommandations destiné aux acteurs privés, responsables de 50 % de la pollution lumineuse du territoire. « Au lieu d’illuminer toute la façade d’un bâtiment, on peut simplement souligner les arêtes », explique la mairie. Une façon d’éviter la « cacolumie », autrement dit « une dissonance visuelle dans les paysages nocturnes ».

Inscrire la sobriété dans le « Plan lumière »

Pour « mieux doser », il faut aussi moins doser. Le volet « sobriété » s’illustre alors par la durée des illuminations du « plan lumière » qui se concentrent sur les jeudis, vendredis et samedis soir, de 20 à 22 heures - en fonction de la longueur des journées. Sylvain Godinot a rappelé l’objectif de diviser par quatre la consommation de la municipalité par rapport à 2000 d’ici 2050. « On a passé la barre symbolique de la division par deux en début de mandat et on va continuer dans cette trajectoire avec le déploiement des LED sur tout le territoire pour réduire encore la consommation », explique-t-il.

Au sujet de l’extinction de l’éclairage public de 2 à 4 heures du matin testée cet hiver, l’adjoint au maire délégué à la transition écologique a précisé que la mairie se laissait le temps d’avoir « de meilleures technologies ». « Aujourd’hui, on n’a pas la capacité de piloter le réseau rue par rue et ça donne un sentiment d’insécurité », détaille-t-il en admettant avoir l’objectif de pouvoir « mieux gérer » cet éclairage un jour.

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